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Ici, ce sont les archives....
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Je me suis réveillée ce matin perchée dans le bleu, dans le lumineux. Je suis sortie, en bas je savais bien qu'il y avait la mer, mais c'était mieux de continuer sur les hauteurs, alors j'ai sillonné la colline selon la même courbe de niveau, j'ai longé une rue aux maisons basses, elle semblait déboucher dans le ciel directement. Au bout, il y avait quand même quelque chose, le cimetière marin. Mais est-ce vraiment un lieu, le cimetière marin? Ce n'est pas un lieu, c'est de l'écriture, de l'écriture directement transfigurée en géographie, adossée à l'azur. Et c'est pour cela que ce cimetière là est si aisément transposable en chansons, en citations. Il est déjà au bon format.
J'y suis entrée, forcément. J'ai longé les allées, certaines excavées.
Bientôt je suis tombée sur des panneaux qui me disaient où aller.
Mais après, ça s'est compliqué.
Alors, je me suis laissée prendre par des détails. J'ai trouvé, par exemple, et c'est normal dans ce lieu qui n'en est pas un, qui est de l'écriture directement, j'ai trouvé des grands-parents possibles pour l'un de mes personnages de fiction. J'ai été triste de les retrouver là, de faire leur connaissance comme ça.
J'ai vu, aussi, les ombres portées de l'histoire.
Et puis, plus loin, j'ai trouvé l'exact inverse de ce que je croyais chercher. Un emplacement, qui ne signalait plus rien d'autre que son abandon. Et je me suis dit que c'était bien ainsi, je n'avais pas besoin d'aller plus loin, j'avais trouvé l'essentiel : la fin des concessions.
Le reste, on ira le trouver dans les livres, car en vrai c'est là qu'on s'abreuve.
Alors j'ai descendu la colline, jusqu'au miroitement des canaux, jusqu'à l'odeur de poisson. En frôlant une vitrine j'ai vu cette autre stèle, et j'étais bien d'accord : nous n'avons pas besoin de preuve.
Et ce soir, j'irai pique-niquer sur le brise-lames avec mes amis, Juliette et Stéphane. On ira sur un bateau, qui s'appelle l'Espadon.
Dans cette maison, il y a des endroits sombres, qu'aucune électricité ne vient encore révéler. Bien sûr on peut y pénétrer à la lampe torche, découper des morceaux de réel dans tout ce noir accumulé. On voit alors des dizaines de bouteilles jonchées, remplies encore, pour certaines, d'un liquide épais. Ou bien, dans cet autre endroit, au sol, sous les pieds, une trappe, et sous la trappe aucun escalier, le vide. Mais le faisceau n'abolit pas l'ombre, et quand on sort, qu'on referme la porte, le noir envahit tout l'espace derrière, derrière la porte, mais derrière la tête aussi. On retrouve ces sensations d'enfance, tout ce peuple du noir prêt à surgir derrière n'importe quelle porte inhabitée, cave ou placard à chaussures. Et c'est comme s'il reprenait sa place, le sombre. Sa vraie place impossible à coloniser, juste à côté, contigue à notre propre monde. Et entre nous seulement cette mince porte, et l'iilusion de pouvoir la maintenir réellement fermée.
Cette mince porte, on la pousse toutes les nuits, pour y explorer quoi? Nous en revenons chaque matin aveugle et sourd, seulement peuplé d'indices, et d'une peur sans origine. Alors, on s'étourdit de travail, de lumière, on civilise avec ardeur les pièces à fenêtres.
Si vous voulez pousser la porte éveillés, il y a bien ça qui peut servir de pied de biche, le texte que j'ai écrit en janvier 2010, chez Publie.net, et qui vient d'être réédité, en version augmentée, en epub, de quelques textes chuchotés : Saphir Antalgos, travaux de terrassement du rêve, (et merci à François Bon pour l'occasion donnée de cette nouvelle version).
La rue s'amollissait à vue d'œil. On quittait son domicile à n'importe quelle heure du jour et on perdait l’équilibre au bout de quelques pas. Le sol gondolait sous ses pieds. Le goudron s'étirait, se déformait sous les semelles. Il se figeait par endroits puis à nouveau se distendait. La rue perdait de sa substance, se tordait en vagues imprévisibles. On ne reconnaissait plus sa route, on avait de plus en plus de mal à atteindre une destination.
Une odeur tiède de caramel montait du sol. La rue devenait parfois fondante comme du fromage trop fait, sous la croûte rigide du goudron on devinait la pâte coulante. On avançait sur un immense tapis mouvant. Pour ne pas se rompre le cou, on tâchait de glisser tel un funambule sur ses vagues rugueuses.
Les hôpitaux étaient assaillis de corps éclopés, de chevilles foulées, de jambes fracturées, de ventres ou de bras éraflés. Ceux qui s'accrochaient aux autres tombaient sous le poids général. Il fallait avancer individuellement, miser sur sa propre légèreté.
Cela amusait les enfants qui se ruaient dehors, roulant et sautillant dans le relief instable, mais lorsqu'ils se heurtaient soudain à une vague plus haute et se cassaient la figure, on les ramassait en pleurs dans les creux de l'asphalte, on en trouvait parfois ensevelis ou coincés. Plus aguerris, les adolescents avaient adapté leur planche à roulettes et s'élançaient en quête de sensations fortes. La rue n'était jamais la même. Il arrivait que dans l'élan la pointe de leur planche s'enfonçât violemment dans une partie plus molle. Elle restait alors engluée et se figeait ainsi, s'élevant du sol comme un trophée.
Les vieux n’hésitaient pas à sortir mais ils préféraient s'allonger aussitôt et ramper dans les méandres. Ils prenaient leur temps, collaient leur oreille contre le sol. On repérait de loin des nappes de silhouettes colorées étendues ça et là au milieu de la chaussée. Il fallait passer entre les corps, éviter de leur marcher dessus.
Le sol était partout jonché d'objets divers, talons perdus, trousseaux de clés en éventail, lunettes brisées, sacs, vestes, téléphones, journaux, bracelets, cartables, foulards, parapluies gisant comme des trésors abandonnés.
Les services de la voirie, mobilisés depuis le début, intervenaient quotidiennement. Les premiers agents arrivaient en fin de journée. On avait installé aux deux extrémités de la rue d'imposantes machines qui empoignaient dans sa largeur un morceau de la bande goudronnée. Le bras mécanique décollait la couche de bitume et la tirait comme une peau, extrayant le surplus par tractions successives. Les agents récupéraient les chutes qu'ils stockaient dans des cuves maintenues à haute température. Plus tard dans la soirée, des rouleaux compresseurs passaient et repassaient durant plusieurs heures pour aplanir le sol. Dans l’écrasement, les objets abandonnés se mélangeaient au goudron. Au début de la nuit, les derniers agents prenaient alors le relais et retraçaient en blanc la signalétique sur le sol, noircissant les anciennes bandes qui se trouvaient décalées. Il y avait pourtant longtemps qu'on avait délaissé les voitures. Elles dormaient paisiblement dans les garages. Parfois l’envie revenait, on se glissait à l'intérieur et on allumait le moteur, on écoutait la musique. On restait un moment à l'intérieur puis on descendait et on refermait à clé.
Après la dernière intervention, le sol demeurait à peu près plat jusqu’au petit matin. On voyait alors au milieu de la nuit les gens quitter peu à peu les maisons et gagner irrésistiblement la rue. Ils se mettaient à marcher sans but, librement, le corps debout, levant les jambes l’une après l’autre dans un mouvement sans fin. On croisait ainsi des foules de badauds à la lueur des réverbères, qui tournaient ensemble.
Texte de Sandra Hinege, qui m'a fait le grand plaisir d'accepter de venir écrire chez moi, pendant que j'écris sur son très beau blog Ruelles, par le principe des vases communicants, auxquels participent tout un tas de gens très bien, dont vous trouverez, grâce à Brigitte Célérier, la liste ici.
Hier soir, un voisin de l'immeuble du fond vient me voir, me parle, me montre une fenêtre en haut, mais je ne comprends pas, son fils arrive, m'explique, me dit, "vous savez, notre voisin de palier, ça fait longtemps qu'on ne l'a pas vu, et à l'étage ça sent très mauvais. On a frappé, ça répond pas, on s'inquiète".
J'appelle les pompiers, je les attends devant l'immeuble, ils arrivent, je leur montre, de loin, où c'est. Je suis seule avec les enfants ce soir là, alors ensuite je rentre, je ferme la porte, les fenêtres, les rideaux, et on reprend comme si de rien n'était, le dîner, le dessert. On entend les coups sourds contre sa porte, ensuite on n'entend plus rien.
Et puis, des petits coups, sur notre porte à nous, alors j'ouvre, et le pompier me dit, oui, il est décédé, et visiblement ça fait un peu longtemps déjà, mais rassurez-vous on l'a trouvé dans son lit, dans un sens c'est une belle mort.
Les pompiers partent, viennent les policiers, et à une qui porte un masque et des gants, et qui est sortie un moment dans la cour avec un formulaire à remplir, je demande comment s'y prendre, pour assister aux obsèques. Elle me dit, le nez sur son papier, pour l'instant on ne peut rien faire, il faut retrouver la famille. Je dis, pour ce que j'en sais, il n'a personne, en tout cas personne ici, peut-être en Tunisie. Elle répond que le corps sera emmené à l'institut médico-légal, jusqu'à ce qu'on retrouve une famille, qui décidera quoi faire. Et si on ne la retrouve pas, au bout d'un moment on procédera à l'incinération.
Il habitait au deuxième étage, porte droite. Quel âge il avait je n'en sais rien, sans doute plus de soixante dix. Il était malade, on le savait, on ne savait que cela de lui, son coeur malade, et qu'il vivait seul. On le voyait de temps en temps, sortir, rentrer, la casquette noire vissée, la tête baissée, qu'il relevait seulement pour dire bonjour, tout doucement. On le voyait de temps en temps, mais pas si souvent, nous n'avions pas forcément les mêmes horaires. Et puis il était si discret qu'on ne s'étonnait pas qu'il soit rare. Cela faisait sans doute plusieurs semaines que je ne l'avais pas vu, et je n'en ai conçu aucune surprise. D'ailleurs, je n'ai pas une seule fois pensé à lui, pendant tout ce temps où je ne l'ai pas vu. Et hier soir je n'ai pas su me rappeler son nom, c'est un voisin qui me l'a redonné.
Vers minuit le long de nos fenêtres on a vu la lueur d'une lampe de poche, on a entendu le bruit de roulettes métalliques poussées sur le mauvais pavé. C'est comme ça qu'il est parti, dans la nuit, sans autre accompagnement que professionnel. Il n'y aura sans doute pas, autour de lui, de capitons en satin. Il n'y aura sans doute pas de témoignage de ce qu'il fut, de sa vie, des souvenirs qu'il a laissé, à l'heure de le mettre en terre ou de l'incinérer. Alors qu'il y ait au moins cela, ces quelques mots.
Ca commence comme ça, faire jouer sur leurs gonds des huisseries endormies. Ca grince, ça s’ouvre. Ca fait rentrer la lumière, l’air.
Regard autour, mesure des proportions, des abandons.
Soulever la poussière. Débusquer des insectes affolés et leurs larves.
En passant, sentir que l’on emporte aux épaules, et dans les cheveux, des restes de soies noires et complexes, qui lentement s’étaient tissées aux encoignures. Sur la laine elles resteront fidèles, d’avoir ainsi été déchirées.
Aller chercher un plumeau, long, long, long, pour mettre beaucoup de distance entre soi et les toiles à désengager. Il y en a tellement, il y en a partout. Et leurs formes, on pourrait en faire catalogue.
Il y a les à peine perceptibles pelotes de soie blanche, accrochées aux plinthes, tenaces, coriaces malgré leur délicatesse.
Il y a les grands plaids épais et suspendus en hamac entre deux poutres. Celles-là resteront : trop hautes pour être atteintes. Et on se prend, aussi, à aimer le filtre qu’elles font à la lumière venant du toit.
Il y a les récentes, les habitées, les sournoisement cachées. Celle-là on ne les dégomme pas au balai. Recours à l’arme lourde. On ouvre le placard et dès qu’ouvert on braque l’aspi dans les coins, comme dans les films américains. Parfois la locataire résiste un peu, sur ses longues pattes s’enfuit, s’accroche, avant de céder, comme nous tous un jour, à l’aspiration.
Il y a aussi ces nobles amas noirs accrochés en haut des portes, écroulés sur eux-mêmes comme des vieux astres, et faisant un bruit mou et lourd, un bruit d’oeuf gobé, quand le tube les happe.
Et puis, on croit qu’on a fini le travail, et on aperçoit encore un filament qu’un faible courant d’air fait danser. On l’attrape, on l’arrache, et vient alors sous le doigt toute une histoire planquée, plaquée. Une écriture fine et clandestine, en affleurement des murs, de tous les murs. Et de se prendre à espérer d’être lue un jour comme cela, par surprise.
Vous aurez remarqué, sans doute, que je suis un peu paresseuse, sur ce petit tapis de gymnastique.
Les raisons?
Je pourrais dire : j'essaie d'avancer sur d'autres terrains. D'autres terrains? Des petits jardins partagés, des grands chantiers à ciel ouvert, mais aussi des galeries souterraines, sujettes à éboulement fréquent. D'autres terrains, aussi, où les mots ne me poussent pas. Hier, par exemple, il devait y avoir devant moi cet écran jamais bien net que j'époussette trop vaguement, et dans lequel s'entassent mes mots, passent ceux des autres. Grenier de mes vieilleries, de vos surprises. Les enfants devaient vaquer à leurs activités loin de moi, et moi, je devais m'acharner là, jamais bien nette devant cet écran. Et puis, de fil en aiguille, je vous passe les détails, c'est pas ça qui s'est passé, mais une journée dans l'herbe accompagnée d'amis et d'une grosse douzaine d'enfants, et nous n'avons rien fait d'autre que d'alterner stations à l'ombre et stations au soleil, en regardant les enfants s'éparpiller dans les arbres, ne revenir que pour picorer une chips, boire une goulée, et repartir en courant vers leurs jeux, auxquels ils s'adonnent avec une concentration et un sérieux très ressemblant a celui qui me tient quand je suis devant cet écran.
Et puis il y a cela aussi, que je me suis surprise à adapter mon rythme de publication aux commentaires de Delest. Je sais pas qui c'est, moi, ce Delest. Mais bon, c'est comme ça, depuis de long mois il vient à chacun de mes textes dire une petite chose qui souvent me fait sourire et parfois un peu pencher la tête de côté. Et comme je suis comme les vieux chiens, que j'aime bien les habitudes et les nonos donnés de mains régulières, quand j'ai pas eu mon commentaire de Delest, c'est comme si mon texte n'était pas fini.
Et voilà, peut-être bien que Delest aussi, il va sur d'autres terrains. Dans l'herbe, au soleil.
Plaisir d'accueillir, en ce vendredi 1er avril, et grâce au jeu facétieux des vases communicants, cette série d'aphorismes de Bertrand Redonnet, que je connais (trop) peu, mais avec qui je sais sans preuve que je partage bien des choses (notamment, et heureusement nous ne sommes pas seuls, le fait d'aimer Brassens). Merci Bertrand d'être venu m'inviter à écrire dans L'exil des mots. Chez vous, je ne me sens pas du tout en exil, mais plutôt comme si j'y avais toujours eu mon rond de serviette.
Littérature ultra contemporaine : pourquoi se compliquer l’existence à faire simple quand c’est si simple de faire compliqué ?
Quand je crois avoir fini d’écrire un truc qui est censé devenir un livre, j’ai toujours l’impression en relisant le manuscrit - le tapuscrit si vous y tenez vraiment - d’avoir écrit un livre qui est devenu un truc.
Le destin des livres en algèbre :
+ X - = - : un livre bien écrit et mal lu se dirige tout droit vers le pilonnage.
- X + = - : un livre mal écrit et bien lu verra une carrière qu’il n’aurait jamais dû entamer se solder dans les latrines.
- X - = + : un livre mal écrit et mal lu pourra faire un succès de librairie.
+ X + = +. En principe. Mais un livre bien écrit et bien lu, c’est de plus en plus rare.
Un langage qui ne nous ramène pas chez nous en nous poussant vers l’autre, est un langage mort.
J’ai vécu une époque fort plaisante, hélas déjà trop lointaine, où certains philosophes se piquaient de voyoucratie et certains voyous de philosophie. Aucun n’ayant été jusqu’au bout de ses louables ardeurs, philosophie et délinquance ont immanquablement sombré dans la vulgarité.
Grammaire : on n’est pas anarchiste, on se sent. Et c’est un sentiment du monde qui ne se conjugue qu’au présent de l’indicatif. Au passé, ça fait engagement de pubère devenu vieux et pataugeant dans une nostalgie avinée de fin de soirée, au futur ça fait promesse qui ne sera pas tenue, au conditionnel mauvaise appréciation des distances et des vitesses, au subjonctif fantasme poétique.
J’avoue me délecter de certaines liaisons mal à propos. Par exemple : les manifestants ont hué les parlementaires.
Un misanthrope, c’est souvent quelqu’un qui a poussé l’humanisme à son point culminant.
Se suicider est une faute de goût, ne serait-ce que parce que la forme pronominale en fait un affligeant pléonasme.
L’enfermement est plus supportable en prison que dans la rue. Disons que les choses y sont plus clairement énoncées. Mais on n’aime pas ça, les choses claires. C’est pour ça qu’on préfère nettement la rue.
Dans le langage carcéral, on dit avec mépris d’un hôte récurrent pour délits mineurs qu’il tombe pour la gamelle, c’est-à-dire qu’il fait régulièrement une connerie - le plus souvent aux portes de l’hiver - pour être au chaud et manger tout son saoul.
Ce serait quand même plus intelligent de parler de stratégie du désespoir.
Etre amoureux participe de la fixation névrotique. Ce qui, hélas, hélas, trois fois hélas, ne signifie point que ceux qui ne le sont pas ne font pas de fixation névrotique.
J’en termine avec un aphorisme de mon ami Stéphane dans sa Semaine des quatre jeudis : l’exercice de l’aphorisme est un art contraignant, il faut être terriblement précis dans l’imprécision.
J’espère avoir été assez flou.
Liste des vases communicants du mois d'avril (merci encore à Brigitte Célérier) :
Sandra Hinège http://ruelles.wordpress.com/ et Pierre Ménard http://www.liminaire.fr/
Anita Navarrete-Berbel http://sauvageana.blogspot.com/ et Christophe Sanchez http://www.fut-il.net/
Guillaume Vissac http://www.fuirestunepulsion.net et Laurent Margantin http://www.oeuvresouvertes.net/
Joachim Séné http://www.joachimsene.fr/txt/ et Marc Pautrel http://blog.marcpautrel.com/
Dominique Hasselmann http://dh68.wordpress.com/ et François Bon http://www.tierslivre.net
Michel Brosseau http://www.àchatperché.net/ et Stéphane Bataillon http://www.stephanebataillon.com/
Brigitte Célérier http://brigetoun.blogspot.com et Benoît Vincent http://www.erohee.net/ail/chantier/
Franck Queyraud http://flaneriequotidienne.wordpress.com et Samuel Dixneuf-Mocozet http://samdixneuf.wordpress.com/
Anne Savelli http://www.fenetresopenspace.blogspot.com/ et Piero Cohen-Hadria http://www.pendantleweekend.net/
Christine Jeanney http://tentatives.eklablog.fr/ et Maryse Hache http://semenoir.typepad.fr/
Claire Dutrait http://www.urbain-trop-urbain.fr/ et Jacques Bon http://cafcom.free.fr/
Cécile Portier http://petiteracine.over-blog.com/ et Bertrand Redonnet http://lexildesmots.hautetfort.com/
Isabelle Pariente-Butterlin http://yzabel2046.blogspot.com/ et Jean Prod'hom http://www.lesmarges.net/
Christopher Selac http://christopherselac.livreaucentre.fr et Franck Thomas http://www.frth.fr/
Morgan Riet http://cheminsbattus.wordpress.com/ et Vincent Motard-Avargues http://jedelego.free.fr/
Si ces derniers temps vous me croisez ici où là courant essoufflée, sachez que c'est parce que ma montre à gousset n'y suffit plus pour me dire combien je me fais distancer par les choses à faire, qui sont autant de vifs animaux aussi irrattrapables que des bévues, et n'ayant aucun sens de la ligne droite. J'ai parfois la tentation de me dire que le furet repasse toujours par là, où je ferais mieux de m'asseoir tranquillement. Je connaissais une vieille dame qui disait cela tendrement aux enfants espiègles qui la fuyaient après lui avoir fait une niche : "je t'attraperai sans courir". Mais décidément non, je n'ai pas cette sagesse.
(une des preuves, ici, et ici aussi, où ça continue au rythme endiablé de 4 fois par semaine - tous jours ouvrables sauf mercredi)
Les nuages vont loin, grâce à leur capacité à accepter la dispersion. Leur dispersion nous arrange, parfois.
Donc, dispersons-nous.
Voici donc une nouvelle contrée où j'irai m'effilocher, et me mélanger à Marie Delafon, dont j'aime les dessins, parce qu'ils sont comme des orages par beau fixe.
Un site où régulièrement je viendrai écrire, et elle viendra dessiner en réponse, ou bien l'inverse, ce sera selon, elle qui dessine et moi je viens écrire en dessous.
Avec cette idée que la dispersion du nuage n'est qu'une feinte. Car le nuage aussi, se condense. On a joué à ça une première fois, et ça nous a plu.
Donc c'est simple : aussi régulier que le retour des saisons (4 dessins-textes par semaine), des dessins croquis et des textes ultra-courts, pluie fine ou grêle violente, car souvent feme varie.
Et donc ça s'appelle Et pour Madame?, on y a pris des surnoms aussi ridicules que plaisants, justes démoulés des vrais, j'y suis Grooum Aveugle, elle y est Fontaine Miraculeuse, et ensemble nous vous ouvrons les portes de nos cieux agités pour vous pleuvoir dessus.