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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 09:16

SAM_0729.JPG

 

Dans cette maison, il y a des endroits sombres, qu'aucune électricité ne vient encore révéler. Bien sûr on peut y pénétrer à la lampe torche, découper des morceaux de réel dans tout ce noir accumulé. On voit alors des dizaines de bouteilles jonchées, remplies encore, pour certaines, d'un liquide épais. Ou bien, dans cet autre endroit, au sol, sous les pieds, une trappe, et sous la trappe aucun escalier, le vide. Mais le faisceau n'abolit pas l'ombre, et quand on sort, qu'on referme la porte, le noir envahit tout l'espace derrière, derrière la porte, mais derrière la tête aussi. On retrouve ces sensations d'enfance, tout ce peuple du noir prêt à surgir derrière n'importe quelle porte inhabitée, cave ou placard à chaussures. Et c'est comme s'il reprenait sa place, le sombre. Sa vraie place impossible à coloniser, juste à côté, contigue à notre propre monde. Et entre nous seulement cette mince porte, et l'iilusion de pouvoir la maintenir réellement fermée.

Cette mince porte, on la pousse toutes les nuits, pour y explorer quoi? Nous en revenons chaque matin aveugle et sourd, seulement peuplé d'indices, et d'une peur sans origine. Alors, on s'étourdit de travail, de lumière, on civilise avec ardeur les pièces à fenêtres.

 

Si vous voulez pousser la porte éveillés, il y a bien ça qui peut servir de pied de biche, le texte que j'ai écrit en janvier 2010, chez Publie.net, et qui vient d'être réédité, en version augmentée, en epub, de quelques textes chuchotés : Saphir Antalgos, travaux de terrassement du rêve,  (et merci à François Bon pour l'occasion donnée de cette nouvelle version).

 

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commentaires

R
<br /> Correspondance forte de nos deux textes du même jour je trouve... M'en vais voir votre Saphir. Bien à vous<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Oui, j'ai lu bâtiments! J'espère juste que les coins noirs dont je parle ne sont pas les fondations de futurs écroulements, car la maison qui est dessus, je compte bien l'écrire encore un sacré<br /> moment!<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> si vous pouvez, à l'occasion, jetez donc un oeil ici:<br /> http://lesconstellationsduchat.wordpress.com/<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> je suis allée voir, j'ai aimé, ça y est c'est un signet favori. Merci!<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> SOMBRE DESIGN<br /> <br /> Les éveillés sans porte<br /> Aux pieds de biche aiguisés<br /> Par les traits d'Artemis<br /> Refluent d'ordre en chaos<br /> Rétablissant le plaisir immuable<br /> Sous formes sans copyright<br /> Ou avec si besoin<br /> Mais comme nul besoin<br /> Pas la peine de s'en prévaloir<br /> Seul compte le verre suivant<br /> La trajectoire des comètes<br /> Et l'orbite de tes yeux<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Je ne sais pas si vous avez vu, en parlant du pied de la biche : http://groomaveugle.blogspot.com/2011/05/effraction.html<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> Et si ces ténèbres étaient notre lumière et le peuple du noir notre ami...et la mince porte le sphinx de nos horizons "outre-noir", de cette couleur que seul un peintre peut inventer, que seul un<br /> artiste peut voir<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Le noir, comme condition du voir. Merci pour le sphinx, espérons qu'il ne nous aboie pas trop dessus au passage<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Les trous noirs sont troublants. Sous nos paupières, point de soleil. L'ombre, meilleure part de nous-même, peut-être la seule, qui sait ? Je pense, donc je suie.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> L'ombre, un nid pour la pensée. Sous les paupières, c'est vrai qu'il y a ce soleil rouge et pulsatile, qui roule vers un couchant interminable. Une absence envahissante. <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />